Mon septième anniversaire arrivait à grands pas. Festivités de Noël obligent, cette journée-là, je me faisais garder par ma grand-maman. Dehors, le temps était maussade. Rien à faire; il pleuvait encore à boire debout. Je crois que je devais avoir l’air de m’ennuyer, puisque ce jour-là, ma grand-maman me proposa de l’aider à exécuter la bûche qui serait servie à toute la famille, le jour de Noël. Non pas par obligation, mais par véritable entrain, je décidai de suivre ma grand-maman à l’épicerie. Nous devions acheter les derniers trucs manquants à la préparation de notre bûche traditionnelle. Faire l’épicerie était un plaisir pour moi. Il y avait tellement de couleurs et de saveurs à découvrir. D’autant plus que je pouvais prendre le petit bonbon de mon choix, moyennant le dépôt d’une pièce avec l’image d’un bateau dans la petite boite blanche prévue à cet effet. Il serait faux de vous dire que je me souviens de la saveur du bonbon que j’ai choisie ce jour-là. Toutefois, je peux vous dire qu’après acharnement (Le fait de fouetter des blancs d’œufs n’était pas une mince affaire!), j’y suis parvenue à la faire, cette bûche de Noël. À 6 ans et 11 mois et demi, je venais de faire mon premier dessert, et ce, toute seule. C’était une bûche de Noël… au café! Mon amour pour la cuisine était né.
Je crois que le fait de cuisiner pour soi ou pour les autres amène une certaine fierté. De plus, la cuisine apporte réconfort, amour, amitié et bonheur. Quoi de mieux que de voir un gâteau si longuement préparé circuler dans une pièce, les regards curieux des convives qui ne sont que sur ce dernier. Ce gâteau qui n’était qu’un mélange un peu douteux au prime abord est maintenant devenu le centre d’admiration de tous. De voir la satisfaction dans les yeux de celui qui, en douce, s’est choisi la part la plus grosse du gâteau. De voir tout le monde attablé, autour de la dite création culinaire, une part de gâteau dans une main et un verre de vin dans l’autre. Pour moi, c’est ça le pur bonheur. Un bonheur tout à fait simpliste.
Un jour, Théodore Zeldin a dit : « La gastronomie est l’art d’utiliser la nourriture pour créer du bonheur.» Du bonheur. C’est le sentiment que je souhaite que vous ressentirez en cuisinant mes plats, mais aussi celui que vous ressentirez au moment de dire : «Bon appétit!». Faites-vous confiance et allez-y, cuisinez!
Ariane P.